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Le biais de négativité

C’est notre tendance naturelle à porter prioritairement de l’attention
et être plus affecté par ce qui est négatif, toxique, triste, effrayant
que positif, agréable et joyeux.

Quand je dois évaluer une situation, les événements négatifs pèsent plus dans la balance que les évènements positifs.

C’est la stratégie inconsciente que l’être humain a élaborée pour apprendre, considérant qu’il vaut mieux ne pas reproduire ce qui est négatif pour ne pas souffrir.

Ainsi, nous nous souvenons de nos expériences et de nos émotions négatives, oubliant le positif. C’est ainsi que nous apprenons à faire du vélo : en tombant, nous blessant, et en faisant le nécessaire pour que cela n’arrive plus.

Cette attitude privilégie une vision négative des choses, plutôt que positive, et crée un biais lors de notre appréciation d’une situation, d’un choix ou d’une action. Elle nous permet de nous protéger des situations dangereuses, mais nous amène à nous déterminer en rapport au négatif plutôt qu’au positif lorsqu’il s’agit de prendre une décision ou d’agir.

Ainsi, dans une entreprise on élabore un “plan catastrophe” ou un plan “pour éviter le pire”. On déploie des mesures qui restreignent nos libertés pour éviter une pandémie mondiale. En psychologie on confronte une personne à une situation qui lui fait peur pour l’amener à réagir.

On peut perdre toute confiance à l’occasion d’un seul échec. On peut perdre la neutralité nécessaire à l’appréciation d’une situation.

Ce biais est exploité par les médias (dont font partie les réseaux sociaux), qui savent que l’attention et l’intérêt sont bien plus sollicités par les catastrophes, le malheur ou la violence que par les trains qui arrivent à l’heure.

Mon point de vue personnel :

Par ce mécanisme, nous donnons plus d’importance à ce qui nous fait du mal qu’à ce qui nous fait du bien. Nous mettons le négatif en valeur et nous le “faisons exister”, à l’intérieur de nous comme à l’extérieur.

Nous avons le choix de changer de regard et de vouloir privilégier le positif (sans refuser le négatif). Nous pouvons décider de ne pas nous laisser influencer par cette tendance qui nous fait voir la vie en gris. Et ainsi, à notre échelle, “faire vivre” plutôt le positif, cette énergie ascendante.


Qu’est-ce qu’un biais cognitif ?

Les biais cognitifs sont les conséquences sur notre jugement du processus heuristique (du grec εὑρίσκω qui signifie “qui permet de trouver”, duquel est issu le mot “eurêka”). Les heuristiques sont les “règles pratiques” que nous élaborons pour simplifier un processus cognitif complexe, afin de nous aider à prendre des décisions rapidement, même en l’absence de certaines informations. Nous les élaborons par l’expérience.

Il existe 3 types d’heuristiques :

  1. L’heuristique de représentativité
    Déterminer un lien entre 2 éléments, en se basant sur quelques éléments représentatifs de l’un par rapport à l’autre sans étude exhaustive et factuelle.
    Par exemple : estimer à quelle catégorie socio-professionnelle appartient un individu par l’observation d’éléments visibles, caractéristiques de telle ou telle catégorie.
  2. L’heuristique de disponibilité
    Évaluer la fréquence d’un événement ou la probabilité qu’il se produise.
    Par exemple : estimer mes chances de gagner à la loterie,
  3. L’heuristique d’ajustement et d’ancrage
    Faire une estimation en l’absence d’informations certaines et de connaissances que nous n’avons pas.
    Par exemple : estimer l’âge d’une personne par comparaison avec d’autres que nous connaissons, la population d’un pays par comparaison à un pays aux caractéristiques similaires.

Les biais qui en découlent sont les erreurs identifiables, répertoriables et récurrents qui faussent notre jugement, de façon prévisible et systématique, lorsque nous interprétons le monde qui nous entoure.


D’après : Shortcog – Guide pratique des biais cognitifs
Plus d’infos sur la page Les biais cognitifs

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