La rencontre

Je te raconte ici ma rencontre avec Margaux.

Morceaux choisis

Relations (à soi et aux autres)


Ce qui te fait envie
plutôt que ce qui te fait plaisir

Rester motivé et
dépasser la peur et l’incertitude

Fuck the work / life balance !

Argent


Anticiper les crises économiques
et protéger son patrimoine

Références :
Heritages.io, plateforme d’investissement cryptos.


L’impact de l’IA dans la finance


Transcription

Transcription de l’entretien


Philippe

Margaux, bonjour.

Margaux

Bonjour Philippe.

Philippe

Margaux, tu m’accueilles aujourd’hui dans ta maison chez toi à Montreux, merci énormément.

J’ai voulu te rencontrer parce que t’es une femme intrigante et une femme de paradoxe.

Une femme intrigante parce que tu rentres dans aucune case.
Tu es insaisissable mais profondément bienveillante.
Tu es une louve chez les loups de Wall Street.
Tu es passée de la Barbie à la Porsche, d’un milieu modeste et des frites de McDo à un groupe financier valorisé plusieurs dizaines de millions. Et tu fais partie donc d’un milieu plutôt et conservateur, même très macho et conservateur. Or tu es une femme, tu es soucieuse de ta forme et de tes formes puisque tu pratiques la boxe anglaise et que tu participes même à des compétitions de boxe.

Une femme de paradoxes parce que tu défonces régulièrement la spiritualité, mais tu veux devenir une espèce de gourou. Notamment, tu parles de nouveaux niveaux de conscience, de vibrations, de rituels.
Tu encourages la richesse, mais tu ne parles pas de ta richesse.
Tu encourages l’authenticité, mais tu communiques sous un nom de marque.

Donc on va commencer à parler de l’entrepreneur, et de l’argent forcément.

Tu es la papesse, la référence dans le domaine du développement financier, qui est une partie du développement personnel, dans le sens où c’est à la fois une aspiration qu’on peut avoir (être riche) en termes de développement personnel. Mais c’est aussi (je crois personnellement : dans tous les cas, c’est pas un avis qui est partagé), un moyen de se développer personnellement.

Est-ce que tu peux parler un peu de ça et dire comment tu considères les choses, comment tu vois les choses ?

Margaux

C’est ce que je te disais, moi je pense que maintenant ma vision de l’argent, je ne sais pas honnêtement si elle peut parler à tout le monde. Du coup j’ai tendance un petit peu à… à rendre ça plus accessible. Parce que comme je suis passée par tous les stades où j’avais rien, il y a des moments dans ma vie où je ne savais même pas où j’allais dormir le soir ou si j’allais pouvoir manger, donc c’était un peu extrême.

Oui, je travaille chez McDo, donc tu as un salaire, mais bon, tu finis un peu à découvert tous les mois, en parallèle de mes études en plus, donc c’était difficile physiquement.

Ah, tu gagnes bien ta vie. Donc j’ai fait tous les stades, vraiment.

Donc forcément, ma vision de l’argent, elle a évolué. En tout cas, quand je dis forcément, oui, pour moi, forcément. Aujourd’hui, avant, l’argent, c’était… En fait, l’argent, moins t’en as, plus c’est important. Plus t’en as, moins c’est important.

Philippe

C’est-à-dire “important” ? Ça occupe de la perte dans ta vie.

Margaux

En fait moins j’en avais, plus c’était important pour moi l’argent. Mais pas ce que je pouvais faire avec l’argent. Juste l’argent. J’en avais pas. Donc quand t’es en manque, tu focalises sur ce qui te manque en fait. Il y a des gens qui arrivent à ne pas faire ça parce qu’ils ont déjà un niveau de conscience élevé ou ils sont déjà en pleine conscience, ce qui n’est pas du tout mon cas. Je suis en pleine conscience, j’étais même pas en conscience tout court. Donc voilà.

Philippe

Voilà déjà une première facette de Margot.

Margaux

Oui j’étais… rien du tout, j’étais vraiment très… c’était très bas. Donc ouais, maintenant est-ce que c’est l’argent qui fait que je m’en fous complètement maintenant ou alors est-ce que c’est parce que j’ai élevé mon niveau de conscience ? Ça, on ne saura pas puisque ça s’est fait en même temps. Donc moi, ma vision de l’argent maintenant, je m’en fous complètement. Je sais qu’il en faut pour acheter des trucs que je veux. Et qu’il en faut un minimum pour chaque être humain.

Donc j’aimerais que chaque être humain ait un minimum, ça ce serait ce que j’aimerais.

Philippe

Et tu sais comment faire pour le générer.

Margaux

Oui ça je sais comment faire.

Philippe

Donc tu n’as pas [d’inquiétude]. T’as confiance ?

Margaux

Oui j’ai pas cette inquiétude. Mais même si je me retrouve sans rien en fait, ça me… ça me… je m’en fous en fait. Je sais pas comment dire. Je ne suis pas attachée aux belles choses. J’aime les belles choses donc c’est peut-être un paradoxe, tu disais je suis paradoxale.

J’aime les belles choses, tu vois on est chez moi, c’est super beau, on dirait un musée, on dirait Versailles en rose le truc. C’est vrai. Donc j’aime bien les moulures et les belles choses. Mais si je les ai pas, je m’en fous complètement. Donc je suis pas attachée en fait. Ce qui n’était pas le cas toujours dans ma vie. Donc j’ai travaillé ce détachement-là. D’accord. Ou ce non-attachement.

Philippe

Donc le principe, effectivement, c’est de remettre en cause les choses, c’est de…

Margaux

Oui, alors mon principe de vie, oui. C’est un peu ça, oui.

Philippe

J’avais pu le constater ça ce week-end. Quasiment à chaque moment, c’est une espèce de prise de recul et de vision sur l’ensemble. et de se demander si ce que je suis en train de dire, ce que je suis en train de faire est pertinent et en adéquation avec ce que je veux, etc. Et c’est impressionnant à voir à l’œuvre, c’est vraiment quand on arrive à ce niveau de rapidité et de naturel en fait.

Margaux

Voilà. Mais ça n’a pas toujours été comme ça. Parce que les gens ils me voient le… Le produit final. Ils voient Margaux aujourd’hui. Mais ça fait 10 ans, hein.

Philippe

Oui. Et c’est ça que je veux dire par “le paradoxe”, c’est-à-dire qu’on peut voir les choses effectivement de façon un peu en dualité, ou on peut effectivement les voir dans leur globalité.

Donc oui, t’as quand même, je vais employer des grands mots, mais surmonté un certain nombre d’épreuves dans ta vie. T’as, entre guillemets, végété chez McDo, t’es resté chez McDo alors que tu voulais t’en aller. Tu le racontes parfois.

Et ça t’a forgé le caractère ou c’est ton caractère de base, ça, d’être un peu rebelle, d’être un peu chiante finalement ?

Margaux

C’est mon caractère de base.
C’est moi qui ai forgé McDo, c’est pas McDo qui m’a forgée !

Non mais c’était difficile en même temps, je faisais mes études en parallèle, je devais payer mon loyer, mon essence et ma nourriture, tu fais comment ? Enfin voilà, McDo c’est les seuls qui m’ont acceptée. Et encore ils m’ont acceptée parce que j’avais une copine qui travaillait là-bas. Parce qu’ils avaient déjà rejeté mon CV trois fois. Donc même McDo ils avaient compris que j’étais une galère. Du coup, c’est une copine qui me fait rentrer parce qu’il leur faut vraiment quelqu’un, genre demain. Donc en gros la directrice me fait passer un entretien. Mais en fait, déjà, elle va me prendre parce qu’il y a trop un besoin. Je suis trop pénible quoi.

Philippe

Donc ça c’était un boulot étudiant.
T’es passée un peu par tous les petits boulots. Je crois que t’as fait du babysitting.

Margaux

Ouais. Du ménage, comme tout le monde quoi.

Philippe

T’as vendu des sandwiches.

Margaux

Ouais. Horrible ça ! C’était horrible. Des smoothies même, et tout.
Je pense que tout le monde a fait des jobs étudiants.

Philippe

Et puis tu as fait des études. Parce que, d’abord, tes parents qui t’y ont poussée. Mais en fait t’as accepté parce que tu pensais que c’était bon pour toi.

Margaux

Je pensais que j’allais devenir riche ! C’est ça.
C’était un rêve déjà. C’était un rêve de départ.
C’était d’avoir un bon boulot, un bon salaire.

Philippe

Et en fait, comment ça s’est passé derrière ? Une fois que tu as fait…

Margaux

Je suis contente d’avoir fait des études. C’est que maintenant que j’apprécie pleinement, ça fait peut-être depuis un an que j’apprécie pleinement parce qu’en fait je rencontre des gens qui sont placés, pour qui les études c’est important. Surtout en France, je dirais majoritairement en France. Du coup je suis contente parce que ça m’ouvre des portes maintenant.

Et aussi ce que j’ai vu, parce que ça m’a jamais vraiment ouvert des portes.
Mais là ça m’ouvre des portes parce que j’ai fait un bac +5, parce que c’est quand même rare, parce que j’ai fait deux thèses, bref. Donc c’est quand même assez rare les gens, c’est comme une carte de visite pour les gens que je rencontre maintenant. Donc je suis contente, mais aussi ça m’a appris l’esprit de synthèse et de me structurer. Donc ça je suis contente. Mais oui, j’ai fait cinq ans d’études, j’ai fait une licence, ensuite j’ai fait un master en Norvège et un double master à la Sorbonne à Paris.

Donc c’était mon parcours. C’était difficile parce qu’il fallait juste que je paye tout le reste pendant cinq ans parce que je n’avais pas de bourse. Alors que mes parents ne m’aidaient pas, ils n’avaient pas les moyens de m’aider, donc je ne sais pas comment ils calculaient leur bourse. Donc voilà, je devais tout payer pendant cinq ans, donc c’est long. Voilà, donc c’est ça qui a été dur. Après, les études, ce n’était pas tellement dur parce que j’avais beaucoup de facilité. Par contre, si je n’avais pas eu ces facilités, je pense que je n’aurais pas pu faire les études que j’ai fait en travaillant. Parce que je dormais très peu, donc c’était compliqué. Mais j’avais d’énormes facilités, voilà. Donc j’avais pas besoin de réviser, j’avais pas tellement besoin d’écouter en cours et puis je me démerdais.

Philippe

Donc ça c’est des atouts que tu as pu cultiver à l’époque et qui te sont encore utiles aujourd’hui, c’est ça ?

Margaux

Oui mais je pense que je suis… enfin j’ai jamais travaillé ça, c’est venu tout seul. Donc je sais pas pourquoi.

Philippe

Oui, mais ce que je veux dire, c’est que si tu n’avais pas fait ces études, tu n’aurais peut-être pas mis ça en œuvre. Tu n’aurais peut-être pas…

Margaux

Ah, tu veux dire que je ne l’aurais pas vu ? Oui, ben si quand même, parce que je voyais que j’avais déjà une très bonne mémoire et que j’allais plus vite que les autres.

Philippe

D’accord, mais tu aurais pu être comédienne ou…

Margaux

Oui, j’aurais pu utiliser ma mémoire autrement, oui. Oui, oui, tout à fait. Après, j’étais hyper timide, alors comédienne, ça ne m’est pas venu comme ça. Ouh, tiens, je vais faire comédienne, non ?

Philippe

Alors qu’inutile de le dire, je le dis à la caméra, c’est qu’à un moment avec toi, c’est aussi un show.

Margaux

Mais maintenant parce que j’ai dépassé beaucoup de barrières intérieures. Mais avant j’étais… je suis quand même toujours introvertie, ça veut dire je vais me recharger seule, j’aime beaucoup passer des moments seule. Je suis pas fan de… tu vois il y a des gens ils sortent, ils se rechargent comme ça. Non, moi je vais lire et je vais rester chez moi et c’est comme ça que je suis trop bien. Mais j’ai dépassé la barrière timidité quoi. Donc je suis moi-même à tout instant. Parfois c’est rigolo quoi.

Philippe

Et tu as toujours eu cette aspiration au plaisir dans le sens où faire ce que tu veux, quoi.

Margaux

Oui alors pour moi j’ai pas eu une aspiration au plaisir. Pour moi c’est pas le plaisir.

Pour moi, c’est le prérequis de tout humain. C’est-à-dire, pour vivre, tu dois faire ce que tu aimes, ce que tu as envie. Des fois, ce n’est pas forcément ce que tu aimes, en fait, Faire ce que tu as envie. Voilà, c’est juste ça. Il ne faut pas confondre à faire tout ce que tu veux ou tout ce que tu aimes. Ce n’est pas la même chose, c’est très subtil. C’est faire ce que tu as envie. Si on faisait tous ce qu’on avait envie, le monde ne serait pas comme il est aujourd’hui.

Donc ça, pour moi, ça devrait être le prérequis de tout humain. Si tu ne fais pas ce que tu as envie aujourd’hui, tu ne vis pas, tu survis. Ce qui est différent.

Et il y a des moments où c’est super cool la survie, il faut de la survie, il faut qu’on se sorte d’une guerre, il faut qu’on se sorte d’une situation de merde et il faut de la survie. Donc il faut savoir quand déployer la survie aussi. Mais dès que la situation urgente est dépassée, il faut tout de suite se remettre sur ses envies.

Philippe

C’est ce que j’allais dire, il y a du plaisir mais aussi de la contrainte dans le sens où il y a la survie, il faut rester en vie et puis quand on a décidé de se faire plaisir et bien il y a des conséquences.

Margaux

Mais c’est pas se faire plaisir, c’est vraiment je vais être pénible sur ça, c’est parce que moi je me dis pas “je veux me faire plaisir”. Je dis “je fais ce que j’ai envie”, ce qui est différent parce que des fois j’ai envie donc de faire de la boxe c’est mon envie des fois ça me fait pas plaisir d’aller à la boxe d’accord ça me fait pas plaisir de faire une heure de cardio de courir dehors je déteste ça.

Mais mon envie c’est de faire de la boxe et de devenir très bonne en boxe. Mon envie c’était de maigrir, bon ça me faisait pas plaisir de manger des brocolis. Ce qui me ferait plaisir ce serait manger McDo et des Mars toute la journée. Mais c’est pas ça mon envie, c’est ça la différence en fait. C’est ça le problème des gens, c’est qu’ils confondent et ils font une vie de plaisir et ils se retrouvent après déçus. Donc c’est pas une vie de plaisir, c’est une vie d’envie. Qu’est-ce que j’ai envie ? Si tu regardes, est-ce que j’ai vraiment envie de manger McDo ? Non, tu vois, c’est plutôt une fuite, je cherche du réconfort, je cherche un autre truc. Et mon envie c’est de me sentir bien, de me sentir en forme. C’est différent. Et oui, il y a des conséquences du coup. La conséquence de mon envie de faire de la boxe, je dois perdre 10 kilos.

Philippe

Du coup j’avais une question qui suivait mais en fait elle trouve sa réponse je voulais t’interroger sur le comment on fait pour maintenir la motivation. Si […] c’est pas du plaisir mais c’est de l’envie, forcément, il n’y a pas de problème de motivation puisque c’est l’envie elle-même qui porte.

Un point dont tu parles peut-être un peu moins, c’est la peur et l’incertitude dont tu dis que toi, la façon dont tu les dépasses, c’est la foi qui te le permet. Et là, moi j’ai une question : quelle différence tu fais entre la foi et la spiritualité ? Est-ce qu’il y a une différence ?

Margaux

En fait déjà le problème c’est la définition de la spiritualité. Donc si on veut discuter de ça il faut qu’on se mette d’accord sur ça. Pour moi la spiritualité c’est se connaître soi-même et évoluer. Mais c’est intérieur. C’est pas extérieur la spiritualité pour moi. Donc ça c’est ma définition. Si on prend en plus l’étymologie du mot spiritualité c’est spirit donc l’esprit en toi. Donc déjà Effectivement, ça a été un peu dévoyé. Je ne sais pas où on est aujourd’hui mais on s’est un peu éloigné. Certaines personnes se sont éloignées de ça. Bon c’est ok, ça arrive tout le temps. Mais du coup, moi c’est vraiment l’esprit en moi, donc je développe mon esprit, mon âme, tu l’appelles comme tu veux, je m’en fous. On sent tous qu’on a un truc en nous qui cherche à être développé, évoluer, s’épanouir. Donc ce truc-là en nous, moi j’aime le développer.

Plus je vois que je le développe, plus je le connais. En fait, déjà, première étape, plus je le connais, plus je suis heureuse. Donc déjà c’est qu’il y a quelque chose qui se passe bien.

Donc ça pour moi c’est la spiritualité. C’est tout. Donc c’est se connaître. Se connaître soi-même.
Ça rejoint l’idée des bouddhistes de la pleine conscience. C’est la même chose en fait. Ils ne parlent pas trop de spiritualité, ils parlent juste de pleine conscience. Donc je trouve que ça se rejoint bien, c’est un peu plus concret leur version. Pour eux la conscience c’est ça l’esprit, et pour avoir la pleine conscience c’est se connaître pleinement, à tout moment.

Ce n’est pas être parfait, c’est se connaître pleinement à tout moment. Donc pour moi, c’est ça la spiritualité. Et c’est parti dans un délire, je ne sais pas de où. En fait, quelqu’un de spirituel, c’est quelqu’un de parfait, c’est quelqu’un qui a en tout temps gratitude, qui a en tout temps… dans les étoiles et qui n’a pas besoin d’argent pour se développer. Très bien, d’accord. Si tu veux être un moine bouddhiste, vas-y, deviens un moine bouddhiste. Ce n’est pas pour tout le monde, tu vois. Donc ça, c’est pour moi la spiritualité, c’est ça. Et la foi, pour moi, c’est différent.

La foi, c’est la certitude que la vie, elle est pour toi.

Nous on croit que la vie elle est contre nous. Il m’arrive ça, je faillite, il y a une crise, ma voiture elle casse. C’est contre moi.
On croit toujours, on est des victimes de la vie en fait. Donc la foi pour moi c’est tu sais que la vie elle est pour toi. C’est tout.

Du coup, à partir de ce moment-là, tu n’as plus besoin de lutter pour avoir des résultats. Tu n’as plus besoin de lutter contre ce méchant ennemi. Tu n’as plus besoin de lutter pour que ton objectif réussisse à tout prix. S’il doit réussir, il va réussir. Et ce qui est différent, quand on dit ça, souvent il y a des gens qui le prennent pour de la passivité. Oh, je fais rien, puis tout va se passer pour moi. Non, c’est pas ça non plus. C’est faire des actions qui te font envie, faire des choses qui te font envie, en ayant la foi que tout est juste et tout va bien se passer. Tout se passe bien, en fait, toujours. En fait, c’est pas “tout va bien se passer”, c’est “tout se passe bien toujours”. Donc toi, tu fais tes actions, tu fais tes envies et il va se passer ce qui va se passer.

Et nous, ce qu’on fait, c’est “non, je suis pas d’accord, je veux pas qu’il se passe ça”.
Et on commence à lutter et à rentrer en lutte contre ça.

Donc moi, à McDo, pourquoi c’était horrible ? Parce qu’ils m’ont mis aux frites, donc j’ai lutté contre ça : “Non, moi, je devrais pas être aux frites, je devrais être là”. Mais en fait, tant que je luttais, t’inquiètes, ils continuent à me mettre aux frites.
Quand moi, j’ai commencé à lâcher prise, j’ai dit “bon, je vais passer ma vie aux frites, donc autant bien faire les frites”.

Philippe

Alors, Margaux, tu travailles et tu vis avec Sabina. Et quand je dis tu travailles avec, c’est-à-dire que votre raison de vivre, c’est… votre activité est en fait ce qui vous permet, à vous, de vivre votre vie que vous avez choisie ensemble.
Et c’est parce que vous aviez des aspirations communes que vous vous êtes rencontrées, puisque je crois que Sabina est venue à une immersion et que, mystères de la vie, ça a matché.

Et aujourd’hui, donc, vous développez vos activités chacune de votre côté pour pouvoir vivre cette vie là.
Qu’est ce que tu pourrais donner comme conseil à ceux qui veulent réussir leur vie de couple, leur vie tout court et leur vie en s’épanouissant dans leur travail.

Margaux

Toujours pareil, de faire ce que tu as envie.
Donc nous, en fait, avec Sabina, on s’est rencontrées.

Philippe

On arrive sur un de ces paradoxes dont je parlais au début.
C’est à dire : on peut se dire “mais si chacun fait ce qu’il a envie, ça ne peut pas marcher”.

Margaux

Bah si ! C’est la preuve !

On n’est pas les seules à faire ce qu’on a envie.
Ça voudrait dire que le couple, tu fais que des compromis et que c’est nul.
Bah ok, pourquoi être en couple en fait ?

Moi ma vie elle est déjà très bien, j’ai pas besoin d’être en couple pour être heureuse. Donc j’ai pas besoin d’un business pour être heureuse, donc je m’en fous complètement. Du coup si je suis en couple il faut que ce soit génial quoi, faut que ça ajoute de la joie, faut que ça ajoute du développement, faut que ça ajoute de l’envie tu vois.
Donc pareil si j’ai un business en fait, il faut que ça ajoute de l’envie, il faut que ça ajoute de la joie. Sinon ça sert à quoi ?

Notre raison de vivre, c’est pas du tout l’entreprise.
Notre raison de vivre, c’est nous-mêmes, je pense.
C’est nous épanouir dans ce monde.
Et on s’est trouvées, on s’est dit “pourquoi ne pas créer une société ensemble”. Ça a bien marché, une deuxième, troisième, etc.

Franchement c’est juste ça et donc oui on fait chacune ce qu’on a envie et pourtant on est engagées l’une envers l’autre.
Ou plutôt on est engagé envers soi-même et donc vers l’autre.
Mais je sais pas si on a un équilibre couple-business. Je pense qu’en fait on se prend vraiment trop la tête avec des questions vraiment inutiles. Genre les gens ils cherchent à gérer leur temps, à être plus productif, à l’équilibre couple je sais pas quoi.
En fait vous faites chier ! Vous voyez pas le vrai problème et vous cherchez juste à mettre un pansement sur une plaie quoi, donc c’est tout.

Et le monde est construit comme ça, donc en fait on encourage les gens à mettre des pansements sur leurs plaies.
Mais les gens ils sont pas cons. Ils voient très bien que ça marche pas. Donc au bout d’un moment ils cherchent les vraies solutions

Donc être plus productif, non, ça marche pas. On n’est pas une voiture, on n’est pas un robot, donc sur nous ça marche pas.
Gérer son temps, ça marche pas non plus. Laissons tranquille le temps. Déjà, est-ce qu’il existe ? On sait pas. Donc ça sert à rien de gérer un truc qu’on comprend pas.
Et l’équilibre couple / travail, je sais pas quoi, ça n’existe pas non plus.
Donc vivons juste notre vie en fait !

Et le problème c’est qu’on a peur de vivre nos envies, tu vois. Notre plus grande peur c’est de vivre nos envies. Donc on essaie bien de se contrôler pour surtout pas trop vivre nos envies et mettre ça sur le dos de papa, maman, Jean-Michel avec qui je sors et puis le temps qui passe trop vite quoi. En fait, commandage innette. Voilà, donc j’en ai pas parlé encore aujourd’hui mais

voilà. Donc c’est tout. Moi je me prends pas la tête parce que je me la suis trop prise. Tu vois, moi j’étais hyper peureuse, hyper angoissée, hyper énervée, hyper en colère, hyper dépressive, tu vois. Bon voilà, au bout d’un moment, je me suis dit bon, je vois il y a un truc qui marche pas bien, donc c’est quoi la réalité ? Voilà, c’est juste que j’ai fait les choses jeunes.

Philippe

Je rappelle que t’as 32 ans.

Margaux

34. Je crois… Je sais même pas mon propre âge. Donc ouais, j’ai 34 ans.

Donc voilà, j’ai juste fait les trucs jeunes. Et du coup, maintenant, à 34 ans, j’ai l’impression, quand on me parle, on dirait que j’en ai 62.
C’est juste que j’ai fait des trucs jeunes et j’ai suivi mes envies, donc forcément ça va vite quand tu suis tes envies.

Mais la question c’est : est-ce que tu connais réellement quelqu’un qui suit ses envies ?
Non, il y a très peu de gens qui font ça. Donc les gens qu’on voit qui réussissent beaucoup, selon nos critères de société, ils suivent leur envie. Et on dit “oh, ils ont de la chance, ils doivent connaître une technique qu’on ne connaît pas”. Non, ils suivent leur envie.

Ça demande du courage et de la pleine conscience. Et de la foi aussi, c’est tout.
C’est tout, c’est simple, mais à mettre en œuvre, ça soulève tout un tas de choses.
Et c’est ça qui nous fait peur.

Philippe

Écoutes Margaux, je te remercie d’avoir répondu à ces questions.

Tu as une actualité en ce moment ? Tu as des projets ?
Alors, on peut dire déjà que depuis quelques temps, tu as développé Héritage.io qui est une plateforme d’investissement destinée aux femmes qui veulent entrer dans le monde de l’investissement, et qui peuvent le faire à partir de 1000 euros.

Margaux

Je pense que les gens, ils peuvent taper “Margaux Klein”, puis ils verront mes actes.

Philippe

Tu as un bouquin en préparation ?

Margaux

Peut-être, peut-être pas. Je ne sais pas trop.

Philippe

Tu ne sais pas ?

Margaux

Non, il y a toujours “Bonjour Richesse”. Mais pour l’instant, je n’ai pas pu publier un nouveau livre. Pas encore.
Mais oui, les gens, ils peuvent taper “Margaux Klein”.
Je suis sur YouTube, Insta, le site, puis ils verront bien.

Philippe

Et puis dans quelques temps, on verra une nouvelle institution financière tout à fait officielle, européenne.

Margaux

Ministre des Finances. Allez !

Philippe

Tiens, côté perso, quelles sont tes envies actuellement ?

Margaux

J’ai trop envie de faire plein de combats de boxe.
Je pense que j’ai envie de déménager aussi, peut-être. Je ne sais pas trop ça encore.
J’ai envie d’écrire un livre aussi, en ce moment.

Donc pareil, c’est des envies qui naissent comme ça.
J’ai encore envie de perdre un peu de poids, de me muscler.

Philippe

Et tes envies, tu les laisses venir, mûrir ?

Margaux

Oui, en fait, parce que des fois… En fait, une envie, c’est un peu long à développer.

En fait, nous, l’humain, on a envie d’avoir envie. Souvent. Puis la plupart du temps, on est là : “je n’ai pas trop envie”. C’est pour ça qu’on fait des choses un peu en automatique. C’est parce qu’une envie, ça demande du temps à venir. Ça demande du temps à se clarifier. Ça demande du temps à se poser. Ça demande du temps à être là et à s’ancrer.

Donc moi, je vois des graines d’envie.
Mais il faut qu’elles mûrissent, tu vois. Donc là, je me dis… Il faut que ça mûrisse.
J’ai plein de graines et je les laisse mûrir.
Il y en a un, je me dis : “ça non”. C’est un peu lent comme processus.

C’est ça qui est… On a du mal avec notre société aujourd’hui parce que tout est… très vite.
Mais nous, notre fonctionnement humain, il n’est pas plus vite qu’il y a 3000 ans. Peut-être d’un pour cent, tu vois, j’en sais rien. Mais pas beaucoup. Donc on fonctionne toujours pareil. On évolue en conscience, etc. Mais c’est lent, l’évolution. Sinon, on aurait déjà trois bras et quatre jambes. On a le même corps qu’il y a 3000 ans.

C’est assez lent. Donc nous, nos envies, elles sont lentes. On n’est pas faits pour être des robots productifs. Moi, je suis très contente qu’il y ait des robots qui arrivent et l’IA qui arrive.
Ils feront les tâches qui sont trop chiantes à faire. Et nous, on passera notre temps à faire ce qu’on a envie.
Je suis sûre qu’on aura tous un salaire meilleur. et voilà, ce sera très bien.

Donc un conseil ça pourrait être de ne pas diaboliser l’IA et de regarder comment ça marche.
Clairement, même si tu ne regardes pas comment ça marche et que tu t’en fous réellement de l’IA, on sait tous qu’on va avoir des robots pour faire le ménage, des robots pour nous servir, des robots pour porter des charges, des robots pour faire des trucs d’usine qui sont horribles à faire, honnêtement. Donc je ne souhaite personne à travailler à l’usine, c’est horrible. C’est dur physiquement.

Donc les gens font ça parce qu’ils ont besoin d’argent, pas parce qu’ils en ont envie.
Donc, une fois qu’il y aura les robots, on va être obligés de donner un salaire minimum à tout le monde. Sinon, ça sera le chaos.
Donc moi, je suis pour. Au moins, tout le monde peut subvenir à ses besoins.

Philippe

Dans la finance, l’IA joue déjà un rôle ?

Margaux

Dans la finance, l’IA est là depuis mille ans. BlackRock, le fonds d’investissement numéro un au monde, ils investissent avec une IA surdéveloppée depuis 10-12 ans. Chat GPT pour eux… C’est-à-dire qu’elle anticipe les mouvements de… En fait, ce qu’elle fait, il s’appelle Aladin, l’IA qu’ils ont.

Donc c’est rigolo. Il prend, c’est une IA de traitement de l’information et puis de création de scénario. Donc elle digère toutes les infos du monde entier, toutes les datas et tout, et elle fait des prévisions.

Parce qu’en fait les marchés financiers c’est juste des marchés humains, c’est pas… Les gens qui deviennent riches avec l’investissement qui sont des professionnels, donc là je parle pas de monsieur et madame tout le monde tu vois, mais moi dans le cas d’héritage où tu vois on doit faire ce travail là, le pétrole par exemple, enfin moi j’investis pas dans le pétrole mais les gens qui investissent dans le pétrole ils analysent pas des graphiques, ils analysent il y a une guerre, le pétrole va coûter plus cher. Point final. C’est tout. Ou alors il y a une crise, l’immobilier va chuter. C’est juste des comportements humains en fait. Donc cette IA, elle agrège toutes les datas, elle les digère et elle prévoit les comportements humains. Du coup elle prévoit les marchés financiers. Tout simplement.

Philippe

Et toi, tu en dégages quoi quand tu mets ça avec ce que tu observes, ce que tu sens, ce que tu vois ?
Comment tu vois là les prochaines années ? Ça va un peu piquer ?

Margaux

Ouais, ça va pique ! Piquer économiquement, ouais.

Philippe

L’immobilier ?

Margaux

Ouais, ça va être chaud. Oui, je pense que là, je ne sais pas quand est-ce que tu publieras cette interview, mais à mon avis, ça sera déjà un petit peu, voilà.

On voit, il y a de plus en plus de guerres, donc c’est toujours le prémice, économiquement, des chutes.

Donc 2024-2025 a priori, c’est pas terrible.
Donc les gens qui ont investi et qui continuent d’investir, pour eux, ça changera pas grand chose.

Philippe

Moi ce que j’ai l’impression, c’est vraiment une remise en question même de ce qu’on appelait les valeurs sûres, quoi.

Margaux

Exactement. C’est tout.

Philippe

On perd pied, quoi.

Margaux

Bah j’ai écouté l’interview d’un milliardaire qui est pas trop connu en Europe, qui a créé Interactive Brokers. Il est dans la bourse, le gars. Et il fournit des logiciels de trading.

Et il dit qu’il va y avoir un grand reset, donc il sait que la bourse va chuter. Donc il sait qu’il va y avoir une remise à plat. Tous les gens qui sont un peu dans ce domaine le savent. Mais je pense que même tout le monde le sait, point final. Après, on ne veut pas trop y croire, on est un peu dans le déni, etc. Je pense qu’il n’y a pas besoin. d’être un cerveau boursier pour savoir ça. Tu vois qu’il n’y a rien qui va. Donc économiquement ça marche plus, tout augmente sauf les salaires, les gens sont plus pauvres, tout coûte plus cher. A priori il y a un problème. Oui en fait on est sensible qu’à ce qui fait peur.

Oui mais si ça fait déjà longtemps, enfin je veux dire depuis le Covid on sait. C’est ça, mais c’est quand ça devient dur. Mais les gens prévoient pas donc c’est ce qu’on fait avec l’héritage. Le but c’est de créer ton patrimoine, c’est de prévoir pour toi et tes enfants. Les gens qui font ça, ils s’en foutent des crises.

C’est pas un sujet en fait. Ils savent, ils compatissent, voilà. Et tu continues à investir en fait. C’est que ça, l’investissement ça fait plus de riches que l’entreprenariat.

Donc à partir de là, c’est clair. Il ne faut pas dégoûter. mon temps pour démarrer donc c’est juste que ça demande juste de le faire et d’avoir une vision et d’avoir envie de laisser de l’argent à ses enfants ou d’avoir de l’argent nous pour notre retraite.

et de kiffer sa vie, parce que le but d’avoir de l’argent, c’est de kiffer sa vie. Ce n’est pas investir pour investir. Au bout d’un moment, tu kiffes ta vie. Quand j’ai créé Heritage avec Sabina, ce n’est pas pour investir pour investir. Tu investis, ton argent travaille pour toi. Pendant que ton argent travaille, toi, tu kiffes. Peu importe ce qui te fait kiffer. C’est tout.

C’est ça le principe. En fait, tout ce que je fais, c’est toujours la même chose. Il n’y a pas grand chose à dire. Finalement, tout est fait pour que tu kiffes et que tu réalises tes envies. Je faisais ça avec le coaching, les formations. Maintenant, je fais ça avec l’investissement. Si j’achetais des hôtels, ce serait le même principe.

Philippe

OK. Très bien !
Margaux merci. Merci beaucoup.

Margaux

Merci Philippe.

Philippe

Et puis, on te retrouve sur les réseaux, on te retrouve en librairie, on te retrouve un peu partout.
Celui qui ne te trouve pas, il a un problème.

Margaux

Merci Philippe.